Depuis maintenant 2-3 ans, il n'est pas toujours facile pour un Américain d'aller se promener au Mexique. Ca n'est pas un grand problème pour nos clients, qui sont suffisamment riches pour éviter les coins plus dangereux, et au contraire, vont dans des stations balnéaires. Et c'est pourquoi nous allons souvent a Cabo San Lucas, discute plusieurs fois sur ce blog, ou même Acapulco, Cancun et autres villes sur la cote.
Cette semaine cependant, nous restons au nord du pays, a seulement quelques centaines de Kms de la frontière Américaine. Et ça, c'est moins drôle. c'est en effet la que les cartels de la drogue font main basse, et il n'est pas rare de se faire kidnappe, dépouille de tous vêtements et jette dans le désert, et ça c'est quand on a de la chance. Sinon, c'est l'attente pour une demande de rançon, ou on se retrouve avec une balle dans la tête.
Et c'est quand même bien dommage tous ça, car le Mexique reste un beau pays. Hélas cette semaine, nous emmenons des ingénieurs de Dallas pour leur compagnie qui construit des wagons citernes, ces fameux réservoirs que l'on peut voir sur les rails dans le monde.
Je pensais peut-être faire quelques photos en les attendant en fin d'après midi pour les ramener aux US, mais interdiction formelle du chef de sécurité, qui nous emmène a l'usine, derrière protection avec des murs hauts et fil barbelé tous le long. Nous resterons la cloitre dans une maison garde par une police secrète, avec cameras un peu partout. C'est quand même bien dommage de se retrouver a l'étranger pour ne rien voir!
Un peu comme dans les films, notre chauffeur et son collègue, travaille avec une radio dans l'oreille, version service secret, et en code, nous ammene a travers la ville. Il prends des routes différentes a chaque fois, et a été forme pour éviter diverses scénarios, comme un blocage de circulation a un croisement, ou même que faire lors d'une fusillade.
Meme traitement au retour dans l'apres midi.
Cependant les choses se gâtent.
En effet, lors du roulage vers la piste, un des systèmes de l'avion se met en panne, et impossible de corriger cette transgression! Il va falloir passer la nuit ici, dans le coeur même de deux gangs a très mauvaises réputation: les Zetas, et le cartel du golfe.
Branle bas de combat dans la maison mère, car il n'est pas prévu de laisser un équipage dans un coin si maudit. De plus, l'avion est la devant le terminal, et qui sait ce qu'il en deviendra avant que les mécanos arrivent avec la pièce a réparer...
Heureusement, ce chef de sécurité est toujours la pour nous aider. Un ancien de l'armée de terre, il était dans des commandos spéciales, justement fait pour protéger les VIP's. La semaine dernière, il a aide a une mise en place pour la visite du district attorney des US dans le coin, et donc, il sait ce qu'il fait.
Coup de fil a des potes et voila l'avion dans un hangar de l'autre cote de la piste, gardes par l'armée Mexicaine, avec s'il vous plait, des tireurs d'élites sur les toits. En effet, le proprio de ce groupe d'hangars et un milliardaire Mexicain, qui a déjà reçu plusieurs avis de mort sur sa personne, et donc protection oblige.
On nous trouve aussi un hôtel, qui recevra la protection d'une police secrète, pour nous protéger, mais aussi pour nos passagers, qui du coup sont coinces ici comme nous!
Bref, ce boulot reste une aventure, et a l'heure ou j'écris ces lignes, je suis toujours au Mexique. Il est prévu que la compagnie nous envoie un avion pour nous sortir de la. Croisons les doigts!
C'est quand meme un comble pour un photographe d'avoir une interdiction formelle de sortir de l'hôtel, alors qu'il y'a pleins d'images a faire! Les locaux nous disent que ça n'est pas aussi dangereux que ça, et je veux bien les croire, surtout si je parlais la langue, ou que je n'étais pas aussi blanc de peau.
Mais vu nos uniformes, et les clients que nous emmenons, il est en effet plus prudent de se tenir a carreaux et de faire attention ou on mets les pieds...
A la semaine prochaine pour de nouvelles aventures!
